Les Fêtes galantes

Dans les jardins de ce pays Où l’Amour, ivre et sans souci, Des cœurs amoureux luit en feux,
Parmi les ombres des antres;
Les Nymphes blanches des grands cieux
Faisaient des tristes chants, sans feux,
Dans l’azur doux, teinté de roses.

Elles berçaient en doux sanglots
Les fleurs blanches de leurs sanglots, Quand la lumière s’amplifia, Tandis que l’ombre se retirait.
Tout à coup, le jour voluptueux
S’éveilla dans ce ciel radieux
Et les échos à pleins devins
Des ruisseaux gaiement filtraient.

  • Paul Verlaine